Et la colère qui nous suit partout…..and the anger follows us everywhere

Ces paroles d’une chanson de France Gall me font penser à ce qui se passe en ce moment aux USA. Les Démocrates pensent qu’ils se sont fait voler leur victoire. Ils en veulent au système démocratique de vote actuel, ils en veulent à ceux qui ont voté Trump, ils en veulent à ceux qui n’ont pas voté et à ceux qui n’ont pas voté pour Clinton. Seulement, comme le dit cette citation de Pilavoine :
Plus la haine séjourne longtemps dans une âme, plus le fiel qu'elle y a déposé devient acre et amer.

 Je me serais certainement emportée il y a encore 10 ans, mais je dois avoir perdu un peu de mes illusions, ou pris de la bouteille, car aujourd’hui je me sens, non pas résignée ou tranquille, car les quatre années qui viennent ne vont sans doute pas être agréables, mais calme d’une certaine manière, comme quand on se dit “j’ai fait tout ce qu’il fallait, je n’ai rien à me reprocher”. De plus je n’arrive pas à en vouloir à cette masse anonyme qui a voté Trump. Au jour le jour ce sont des gens comme moi, avec des soucis, une famille, et des amis, un travail (ou pas) et qui ont pris une decision qu’ils pensent bonne. Je ne peux pas  entretenir ma colère en me cherchant quelqu’un à détester et en  les caricaturant de “petits blancs ignorants” alors que je sais tres bien qu’il y a parmi eux aussi des noirs, des femmes, des gens comme moi, et d’autres que j'aimerais peut-être si je les rencontrais. J’ai des amis qui ont voté Trump. J’essaie d’écouter leurs arguments. Je ne vais pas couper les ponts parce qu’ils ont voté d’une certaine façon. Qui sait, peut-être voterons nous ensemble dans 4 ans, pour une même cause?

Ce que je ne comprends pas par contre c’est quecertaines connaissances democrates m’en veuillent parce que je ne suis pas aussi vocale qu’eux et parce que je ne veux pas partager leur haine. Je n’ai pas pleuré au discours d’Hillary Clinton. Je ne déclare pas partout que “les autres” je les déteste, il faudrait les empêcher de voter, etc. Je comprends que les émotions soient vives, mais les Démocrates ne sont-ils pas les “gentils” censés aimer tout le monde et tolérants?. Lorsqu’Obama a gagné, il y a huit ans, il y a eu des pleurs et des grincements de dents parmi les Républicains. Qui a fait attention à leur peine alors? Elle n’était surement pas moindre que la notre aujourd’hui. Eux aussi devaient penser que la fin du monde était arrivée!

Pour moi l’attitude actuelle du “nous contre eux” est une attitude haineuse inutile, et elle semble s’exacerber de plus en plus. Certainement, il y des gens cyniques, opportunistes, egoistes, parmi les Républicains. Mais croyez vous vraiment que tous ces Américains (essayez de vous en représenter quelques uns, un par un si vous pouvez) ces jeunes étudiants, ces familles, votre chauffeur de taxi, votre boulanger, votre postière!) méritent votre détestation? Pour moi qui travaille dans un métier de service et qui voit défiler des gens toute la journée, jene peux pas m'imaginer me mettre à hair telle mamie qui me sourit tout le temps, ou tel prof qui m'a offert des chocolats à Noel pour me remercier de mes services, si j'apprenais tout à coup qu'ils avaient "mal" voté.



Et comme le montre cette affichette ci-dessus, la politique est faite de bascules en permanence. Les USA n’ont pas arrêté d’alterner entre les Républicains et les Démocrates. Un jour ce sera notre tour à nouveau. Il faudra peut-être reconstruire certaines choses. Mais comment peut on penser que les choses ne peuvent que s’améliorer en permanence, ou même rester les mêmes? On a peu de controle sur ce qui se passe à ce niveau, donc on sera toujours, dans un éternel recommencement, déçus par des élections, que ce soit aujourd’hui, dans 10 ans ou dans 20 ans. Comme le disait une élue locale ici en Californie :

"Comme le disait Coretta Scott King c'est la nature même de cette lutte, tous les progrès que nous ferons ne sont pas permanents. Et c'est vrai aussi pour nos opposants. Ce qu'ils ont gagné pendant cette élection, ce n'est pas permanent. C'est pourquoi nous devons nous unir dès maintenant et nous battre pour défendre ce que nous sommes et pour le pays que nous voulons."

Le bouddhisme l’enseigne : rien n’est permanent en ce monde et s’accrocher à quelque chose d’aussi éphémère qu’un gouvernement en y projetant sa colère, sa frustration, sa haine même, ne sert qu’à nous attacher encore plus à ce désir de permanence qui n’est qu’une illusion.
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 These words from a song by France Gall remind me of what is happening in the USA right now. The Democrats think they were robbed of their victory. They hatethe current democratic voting system, they hate those who voted Trump, they hate those who did not vote and those who did not vote for Clinton. But, as  Pilavoine says:
The longer hatred is in a soul, the more the gall it deposits becomes acrid and bitter.

 I would certainly have been angry too 10 years ago, but I must have lost some of my illusions from youth, for today I feel, not resigned nor happy, for the next four years will probably not be pleasant, but calm in a certain way, because I feel like "I did everything I could, I have nothing to feel bad about." Besides, I can not resent the anonymous mass who voted for Trump. These are people like me, with worries, a family, and friends, a job (or not) and who have made a decision that they think is good. I can not feed my anger by looking for someone to hate and caricaturing them as "ignorant white trash"  when I know very well that there are also blacks, women, people like me, And others that I might like if I met them, who voted for the other party. I have friends who voted Trump. I'm trying to listen to their arguments. I will not cut the bridges because they voted in a certain way. Who knows, maybe we will vote together in four years, for the same cause?

What I do not understand is that some democrats despise me because I am not as vocal as them and because I do not want to share their hatred. I did not cry at Hillary Clinton's speech. I do not declare everywhere that  I hate "the others", that they should be prevented from voting, because they are stupid, etc. I understand that emotions are raw now, but are the Democrats not the "nice ones" supposed to love everyone and be the paragons of tolerance?. When Obama won eight years ago, there was tears and gnashing of teeth among the Republicans. Who paid attention to their trouble then? It was certainly not less acute than ours today. They too must have thought that the end of the world had arrived!

For me the current attitude of "us against them" is an unnecessary hateful attitude, and it seems to be becoming more and more exacerbated. Certainly, there are cynical, opportunist, egoist people among the Republicans. But do you really believe that all these Americans, these young students, these families, your taxi driver, your baker, your postman! Deserve your hatred? I work in a customer service profession and I see people all day, I can not imagine myself sunddenly changing my mind about a granny who smiles at me all the time, or a teacher who gifted me chocolates  for my services, if I suddenly learned that they had voted "the wrong way".

 As shown in this poster above,politics is made of permanent changes. The US has not stopped alternating between Republicans and Democrats. One day it will be our turn again. Some things may have to be rebuilt. But how can we think that things can only improve in a permanent arc, or even remain the same? We have little control over what is happening at this level, so we will always be disappointed in elections, whether in 10 years or 20 years, in an eternal renewal. As one local politician said in California:

As Coretta Scott King stated, it is the very nature of this fight that whatever gains we make will not be permanent. The same is true of our opponents. The gains they have made in this election are not permanent. That is why we must come together right now and fight for who we are and the country we want to be.

Buddhism teaches: nothing is permanent in this world and clinging to something as ephemeral as a government by projecting one's anger, frustration, onto it, serves only to tie us even more to this desire for permanence which is only an illusion.




Commentaires

  1. Je suis d'accord avec toi, je pense en effet que l'âge ou l'expérience, aide à prendre du recul, et fil des ans on s'aperçoit que la colère n'est pas forcément la bonne réponse.

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